mardi 29 mars 2011

La publicité de l'amélioration

S'il y a un problème qui me perturbe depuis la création de ce blog, c'est bien celui-ci : faut-il rendre public le fait qu'une personne a subi une intervention médicale destinée à améliorer ses capacités cognitives ? Les implants cérébraux, par exemple, en admettant qu'ils soient discrets et donc indécelables pour le commun des mortels, doivent-ils être annoncés d'une manière ou d'une autre par leurs porteurs ?

Beaucoup (dont moi) seraient peut-être tentés de répondre que non, puisque chaque patient a droit, en ce qui le concerne, au secret médical. Chacun a droit au respect de sa vie privée, chacun est protégé contre la divulgation d'informations personnelles dans la sphère publique. Mais d'un autre coté, le secret médical, ou plutôt le secret qui entoure le colloque singulier entre le patient et le médecin, n'est pas défendu par tout le monde car il peut parfois sembler protéger davantage un comportement illégitime du médecin, ou empêcher le patient d'aller voir ailleurs.

Or, d'un autre côté, on pourrait également penser que c'est une nécessité de connaitre quelles améliorations ont été effectuées sur telle ou telle personne, dans un souci d'égalité des individus. C'est le cas, par exemple, en sport où il serait jugé déloyal que les athlètes améliorés soient jugés sur un même pied d'égalité avec des athlètes "vierges". De même, sur le plan intellectuel, pour en revenir aux implants cérébraux, il serait jugé déloyal que quelqu'un qui a augmenté ses capacités mémorielles soit jugé lors des mêmes épreuves qu'un condisciple "sain".

Alors, le droit au secret médical concerne-t-il autant la médecine thérapeutique que la médecine d'amélioration ?

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