vendredi 24 décembre 2010

L'outil au service de l'homme

Dans Principes d'une philosophie de la technique, en 1877, le philosophe Ernst Kapp présente, pour la première fois, l'outil qu'utilise l'homme comme un prolongement de ses organes, de ses membres, de ses capacités.

A partir de là, deux postures philosophiques semblent possibles. Soit on considère que l'outil ne vient que prolonger des capacités humaines acquises, de telle sorte que ces capacités puissent être quantitativement améliorées. Soit on considère que l'outil a pour fonction de mettre à la disposition de l'homme des capacités qui lui sont étrangères. Dans le premier cas, l'outil n'est qu'une manière d'amplifier les pouvoirs humains qu'on estime être les meilleurs. Dans le second cas, l'outil vient ajouter une toute nouvelle fonction à l'homme, qui est alors conçu comme une machine sur laquelle on viendrait articuler des membres artificiels.

Dans le premier cas, l'outil viendrait réaliser plus complètement ce que l'on perçoit comme étant la nature humaine, dans un but d'émancipation, tandis que dans le second cas, aucune nature humaine à réaliser ne serait la ligne d'horizon de l'amélioration technique. L'être humain serait modifiable à l'infini, selon ses besoins,... et sans craindre, à un moment donné, de le dé-naturaliser ou de lui faire perdre sa dignité naturelle.

Ainsi peut-on peut-être tenter d'expliquer la différence entre les technophobes et les technophiles.

Aucun commentaire: