samedi 22 janvier 2011

L'amélioration à des fins belliqueuses

Lors du précédent article, j'ai succinctement abordé un des modes de financement des objectifs transhumanistes. Les Etats, en finançant la recherche armée, contribuent aux recherches transhumanistes. Il est question d'améliorer les soldats (faculté, performance, sécurité...), à la fois pour rendre leur tâche plus facile, mais aussi pour leur permettre d'être plus efficaces... c'est-à-dire plus puissants pour une victoire sans concession.

Mais ces recherches sont, semble-t-il, pour l'instant, plus ou moins à l'arrêt. L'urgence de la situation en Irak et en Afghanistan est bien sûr passée avant ces recherches purement prospectives. Il y a eu aussi le rapport du comité bioéthique du président Bush, qui s'est clairement positionné contre l'amélioration de l'humain. Tout ceci a contribué à reporter les recherches pour faire du soldat un combattant sans faille.

Le DARPA a d'ailleurs revu à la baisse ses objectifs. En 2002, il voulait permettre à l'homme d'exploiter au maximum ses capacités, et même d'en découvrir de nouvelles. En 2007, il n'avait plus que la prétention de maximiser les capacités humaines, sans avoir la prétention de rendre l'homme meilleur que ce qu'il peut être. En 2008, son programme de recherche était dirigé simplement vers l'optimisation des performances.

Cela ne veut pas dire que les objectifs d'amélioration ont été oubliés ; cette situation n'est que temporaire, et puis, après tout, l'optimisation et l'amélioration ne sont pas de nature différente. Il est toujours de se poser des questions sur l'amélioration à des fins militaires : peut-on faire la part des choses entre l'acceptable et l'inacceptable ? peut-on accepter que l'amélioration soit exigée par la hiérarchie militaire ? est-ce que cela a un sens dans nos régimes démocratiques ? que peut-on exporter du militaire vers le civil ?

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